Résultats des partis nationalistes ou d’extrême droite aux européennes 2019
pays par pays
Un des éléments-clé des résultats des élections pour le Parlement européen de mai 2019 est la percée, ou la confirmation, dans plusieurs pays, de partis dits nationalistes ou patriotiques.
L’Italie, éternel laboratoire de la politique, voit la Ligue, dirigée par le très populaire vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, triompher en obtenant 34,3 %, alors que l’autre parti nationaliste, Frères d’Italie, décroche 6,5 %. Le mouvement antisystème M5S, qui prend part au gouvernement national aux côtés de la Ligue, ne reçoit que 17,1 %.
En France, le Rassemblement National arrive premier avec plus de 23 %, Debout la France est à 3,5 % et les Patriotes à 0,65 %.
Au Royaume-Uni, le Brexit Party de Nigel Farage gagne les élections européennes avec plus de 31 % et l’UKIP obtient 3,5 %.
En Pologne, les conservateurs et patriotes du PiS décrochent 45,4 %, alors que la formation K’15, avec 3,7 %, ainsi que la Konfederacja, avec 4,5 %, ne passent pas le seuil des 5 % nécessaires en Pologne afin de siéger au sein du Parlement européen.
En Hongrie, le Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán est à plus de 52 % et le Jobbik à 6,4 %.
En Belgique, les deux partis nationalistes flamands obtiennent en Flandre respectivement
En Pologne, les conservateurs et patriotes du PiS décrochent 45,4 %, alors que la formation K’15, avec 3,7 %, ainsi que la Konfederacja, avec 4,5 %, ne passent pas le seuil des 5 % nécessaires en Pologne afin de siéger au sein du Parlement européen.
En Hongrie, le Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán est à plus de 52 % et le Jobbik à 6,4 %.
En Belgique, les deux partis nationalistes flamands obtiennent en Flandre respectivement 22,5 % pour la N-VA et 19,3 % pour le Vlaams Belang. Lors des élections régionales et nationales, qui se sont tenues en même temps que le scrutin européen, les deux partis obtiennent ensemble plus de 40 % en Flandre.
Aux Pays-Bas, le Forum voor Démocratie de Thierry Baudet décroche 10,9 % (soit + 10,9) et fait son entrée au Parlement européen en obtenant trois sièges alors que l’autre parti patriotique, le PVV de Geert Wilders, chute de plus de 6 points et obtient 3,5 %. Le PVV perd ses 4 députés européens mais devrait en obtenir un à la suite de l’attribution de sièges supplémentaires après le Brexit.
Au Luxembourg, l’ADR obtient 10,04 % (soit +2,51) et pas d’élu. Déi Konservativ décroche 0,53 %.
En Allemagne, l’Alternative pour l’Allemagne obtient 11 %. Ce parti se maintient au sein du Parlement de l’État de Brème et obtient de bons scores au sein de certaines villes de l’est du pays lors d’élections municipales.
En Autriche, le parti nationaliste FPÖ, victime du scandale de la vidéo d’Ibiza, sauve les meubles en recevant 17,2 %. Le chancelier social-chrétien Sebastian Kurz (ÖVP) obtient une victoire à la Pyrrhus. En effet, alors que son parti a reçu presque 35 % lors du scrutin européen, Sebastian Kurz subit une motion de défiance au Parlement ce lundi 27 mai, introduite par les sociaux-démocrates du SPÖ et votée également par les députés du FPÖ.
En Suède, les Démocrates suédois1 obtiennent 15,5 %, au Danemark, le Parti du Peuple danois chute et décroche 10,7 %, en Finlande, les (vrais) Finlandais 13,8 %, en Estonie, l’EKRE 12,7 %, en Lettonie, l’Alliance Nationale 16,4 %, en Lituanie, Ordre et Justice près de 2,6 %, en Tchéquie, le SPD 9,14 %, en Slovaquie, le SNS 4 %, à Malte, le Mouvement Patriotique Maltais 0,3 %.
1 Les Démocrates suédois, contrairement à ce que leur nom peut laisser croire, est un parti nationaliste qui se caractérise notamment par ses positions anti-immigration. Il reprend à son compte la théorie du grand remplacement, théorique selon laquelle la civilisation chrétienne, berceau de la culture européenne, serait mise en danger par le flux des migrants très majoritairement, selon eux, musulmans. Ainsi, à terme, ils imposeraient leur mode de vie et leurs interdits. Outre que d’un point de vue statistique, cette théorie est très contesté et contestable, elle considère que tous migrants venus de pays où la religion musulmane est la religion dominante, voir d’État, sont eux-mêmes musulmans pratiquants, voir prosélytes, alors que comme beaucoup de chrétien-nes ne le sont que de culture, et ne participent qu’aux grands événements de la vie donnant lieu à des manifestations de Foi, tel les mariages, les baptêmes, les enterrements, etc.., nombre de ces migrants le sont de culture. Et dans cette vision, c’est oublier que beaucoup de celles-ci et ceux-ci vont en profiter pour s’affranchir d’interdits ou de prescriptions culturels ou rituels, et adopter de nouveaux modes de vie. AC
En Slovénie, le SNS obtient 4 % alors que le Parti démocratique slovène (SDS) de centre-droit et opposé à l’immigration, allié à un autre parti de centre-droit – le SLS -, récolte ensemble avec celui-ci, près de 26,5 %.
En Bulgarie, les partis patriotiques obtiennent : 7,2 % pour le VMRO, 3,6 % pour Volya, 1,15 % pour le FNSB et 1,08 % pour Ataka.
En Grèce, l’ANEL (Grecs Indépendants) reçoit 3,46 %, le LAOS près de 2,7 % et Nea Dexia 0,66 %. Aube dorée frôle les 5%
En Croatie, les Souverainistes croates (Hrast+HKS) décrochent 8,51 % et 1 siège, la Liste indépendante de Mislav Kolakusic 7,89 % et 1 siège, le Živi zid 5,66 % et 1 siège, les Indépendants pour la Croatie de Bruna Esih 4,37 % et pas de siège.
En Espagne, Vox entre au Parlement européen avec plus de 6 %.
En Roumanie, les résultats toujours préliminaires indiquent de faibles scores pour les patriotes.
Notons qu’au sein de certains pays, tels que la Slovaquie, Chypre, Malte et la Grèce, des mouvements nationalistes (très) radicaux obtiennent des résultats honorables. Dans ce dernier pays, le Premier ministre post-communiste Aléxis Tsípras (Syriza) a annoncé, à la suite du scrutin européen, régional et municipal, qu’il demandera des élections législatives anticipées après le second tour des élections régionales et municipales du 2 juin.
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Nationalistes et extrême droite dans le futur parlement européen
Porté par l’envolée du Brexit Party de Nigel Farage (30,8% des suffrages britanniques, soit 29 sièges) et malgré le léger recul du Mouvement 5 étoiles italien (17,1% des voix, 14 sièges), l’actuel groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (ELDD) passe de 42 à 54 sièges, soit 7,2 % de l’hémicycle, selon le Parlement européen.
A l’extrême droite, l’Europe des Nations et des Libertés (ENL) - qui pourrait disparaître au profit d’une nouvelle alliance lancée en avril par Matteo Salvini, le chef de la Ligue italienne, obtient 58 sièges (7,7 % des sièges), contre 36 à la fin de la législature 2014-2019. Ce groupe est porté par la victoire du Rassemblement national en France (23,3% des voix, 22 sièges) et de celle de la Ligue en Italie (34,3% des suffrages, 28 sièges).
Au final, les partis nationalistes, patriotiques et europhobes obtiendraient 54 sièges pour l’ELDD et 58 sièges pour l’ENL Ainsi, les deux groupes confondus gagneraient 34 sièges au sein du nouveau parlement européen sur un total de 751 sièges avec les britanniques (704 sièges si le brexit est confirmé, mais dans ce cas de figure, l’ELDD perdrait les 29 sièges du Brexit Party de Nigel Farage.)
Mateo Salvini de la Ligue du Nord, vice-président du conseil italien et ministre de l’intérieur