Expatriés et migrants
Cours du Collège de France
59 mn
« Cours du collège de France », tout de suite ça peut faire un peu pompeux, on s’attend à un propos roboratif, et bien pas du tout, François Héran traite son sujet avec humour, et se montre parfois caustique en rappelant certaines vérités. Colomb et sa migration politique : sans doute a-t-il trouvé des avantages économiques à retourner dans sa ville de Lyon indépendamment de la qualité de vie et de sa culture particulière.
Les français et françaises à l’étranger ne sont pas considéré-es comme des migrant-es, mais des expatrié-es, quel que soient leurs motivations pour l’immigration. Pourtant,la plupart partent pour des raisons économiques, cependant toutes les émissions qui traitent des françaises et français à l’étranger parlent d’expatrié-es. Parce qu’ils ou elles sont françaises, on ne parle pas d’eux comme des migrants économiques, terme réservé aux migrant-es venu-es d’Afrique ou du Proche-Orient.
Outre sa façon de traiter la question avec humour, François Héran nous propose une lecture pertinente qui détruit nombre de clichés concernant les migrant-es, leurs motivations, leurs stratégies. A écouter !
AC
Et c’est en suivant le lien bleu :https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/pourquoi-migrer-514-les-cours-du-college-de-france-emission-du-vendredi-29-mars-2019
Pourquoi migrer ? Que gagne-t-on, que perd-on à migrer ? S’interroge le démographe-sociologue François Héran. Comment peuvent s’imbriquer les motivations économiques et les motivations non économiques ?
Au fond qu’est-ce que l’intérêt à migrer ou à ne pas migrer ? Quels sont les jugements de valeur qui touchent le phénomène migratoire ? Pourquoi l’expatrié aurait-il meilleure presse que le migrant ?
Agrégé de philosophie, longtemps démographe-sociologue à l’INSEE et l’INED, François Héran, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés », se partage désormais entre le Collège de France et la direction de l’Institut Convergences Migrations. Dans le cadre de sa nouvelle série « Pourquoi migrer ? », il propose d’interroger les facteurs déterminants des migrations. Depuis les deux derniers cours, il présente les théories de la migration.
Dans la présentation de sa chaire, le démographe sociologue explique que :
« La migration internationale est, par définition, un phénomène à multiples facettes : démographique, économique, géopolitique, juridique, historique, anthropologique, éthique, engageant une multiplicité d’acteurs.
Mes travaux sont guidés par la volonté d’établir les faits et de les remettre en perspective dans le temps et dans l’espace. Ils soulignent la nécessité de passer d’une approche descriptive à une approche explicative.
Car si l’analyse démographique joue souvent un rôle utile de garde-fou, elle tend aussi à s’enfermer dans une analyse interne. Je m’emploie à pratiquer une socio-démographie élargie des migrations, qui prenne en compte tous les déterminants socio-économiques.
Comment s’articulent décision individuelles et décision du couple ?
Nous gagnons le Collège de France, le 10 janvier 2019, pour le cours de François Héran.
BIBLIOGRAPHIE
Avec l’immigration : mesurer, débattre, agir, François Héran, La Découverte, 2017