RN à l’Assemblée, une armée au service de la normalisation
Dimanche 4 juin 2023, Interception France Inter
Il y a un an, le 19 juin 2022, au soir du second tour des législatives, le RN frappait un grand coup et remportait 89 sièges à l’Assemblée Nationale. Depuis, ils sont 88 après un scrutin invalidé et perdu par la candidate RN. Le palais Bourbon leur offre-t-il la normalisation tant recherchée ?
Ils sont 10 fois plus nombreux que lors de la législature précédente. Avec 88 sièges, le Rassemblement National a eu la possibilité de constituer un groupe parlementaire. Cela a également permis de mettre la main sur deux des six postes de vice-présidents à l’assemblée. Le RN A enfin l’opportunité de siéger – et donc de peser – au sein des différentes commissions : les finances, la défense ou encore bien les affaires étrangères.
Ces 88 sièges de députés sont la concrétisation du long chemin de Marine Le Pen pour dédiaboliser le parti familial.
Une émission à écouter. Malgré des témoignages désolant et démoralisant. Avec cette palme du revirement politique et de la connerie assumée par Bernard ex-cgtiste, ex-NPA (!), et un petit flirt avec LFI. Ce docker de Rouen, non seulement vote RN, mais milite et en est fier ! Selon ce brave monsieur, le RN serait un vrai parti populaire, qui ″manquerait de social‶ avoue-t-il, mais quel est le programme social du RN ? Et à part l’aspect raciste, rétrograde et xénophobe de ce parti , par quoi peut-il être attiré au RN.
On peut regretter que comme souvent, quand est interrogé l’électorat RN et d’extrême droite, ce sont les classes moyennes qui sont interpellées, cela nous ferait oublier que des artisans, hauts-fonctionnaires et professions indépendantes constituent le gros des troupes RN.
Témoignages d’élus du RN décomplexés, dont un ex-UMP, ex-sarkosyste. Un autre d’un élu de la Nupes qui analyse le positionnement de la gauche, dont celle de gouvernement qui a coupé les liens avec son électorat populaire classique, et qui mouille la chemise pour tenter de ramener des citoyen-nes des classes populaires vers les urnes, le premier parti soutenant le RN et l’ED étant l’abstention.
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A ÉCOUTER (46 MIN): https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/interception/interception-du-dimanche-04-juin-2023-3454297
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Depuis un an et cette entrée massive au Palais Bourbon, aucun texte RN n’a été voté, ses amendements le sont parfois mais à la marge. L’empreinte législative du parti d’extrême-droite est encore discrète, pour un parti qui avait déjà frappé un grand coup. C’était en 1986, avec l’ancêtre du RN : le Front National avait raflé 35 circonscriptions. A l’époque, le scrutin lui était plus favorable car à la proportionnelle (voulu par François Mitterrand).
Autre époque, autre chef de file, c’était alors Jean-Marie Le Pen. Pour le reste, les grandes lignes et les thèmes de prédilection sont toujours là, comme la priorité nationale et la lutte contre l’immigration.
Pour beaucoup, cette poussé historique du parti nationaliste est la preuve que la normalisation entreprise par Marine Le Pen est en train de fonctionner, malgré ses échecs lors des seconds tours des deux dernières présidentielles.
Reportage Elodie Forêt
Prise de sons : Gilles Galinaro, Nicolas Mathias, Eric Audra et Thomas Robine
Réalisation : Jérôme Chélius assisté de Martine Meyssonnier
Mixage : Dhofar Guerid
POUR ALLER PLUS LOIN :
Le RN est-il devenu un parti comme les autres ? The Conversation, 04/04/2023
A l’Assemblée nationale, le RN se fond dans le paysage Le Monde, 08/01/2023
La vraie victoire du RN par Luc Rouban, Presses de Sciences Po, novembre 2022