Grasse : une candidate communiste, Marie-Chantal Guzman, agressée par un concurrent du RN
Alors qu’elle collait des affiches, une représentante du PCF aux départementales dans les Alpes-Maritimes aurait notamment été frappée à la tête par un candidat du Rassemblement national.
Le candidat du RN Jean-Claude Geay et celle du PCF Marie-Chantal Guzman. ( Photo/DR)
Une candidate communiste aux élections départementales à Grasse, Marie-Chantal Guzman, a été agressée par un concurrent étiqueté Rassemblement national (RN) dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-elle annoncé. Une information confirmée par le Parti communiste français (PCF) auprès de Libération. «Après l’hôpital, le choc. En 30 ans de militantisme, elle n’a jamais vécu ça. Quelle lâcheté de s’en prendre à elle ! Honte à eux», a réagi sur Twitter Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).
Selon la fédération des Alpes-Maritimes du PCF, interrogée par Nice Matin, Marie-Chantal Guzman «collait ses dernières affiches de campagne» lorsque le candidat RN, Jean-Claude Geay l’a «brutalement prise à partie» et lui aurait «porté un coup à la tête» avant de «s’en prendre à son véhicule» et de l’injurier. La candidate a porté plainte au commissariat de Grace et est allée à l’hôpital pour faire constater ses blessures, selon les informations du quotidien régional.
La victime a évoqué son agression dans un message sur Facebook, relayé par le sénateur communiste des Bouches-du-Rhône, Jérémy Bacchi.
Interrogé par téléphone par Nice matin, Jean-Claude Geay reconnaît «des échanges d’injure et une petite bousculade». «Il était 1 heure du matin quand nous avons vu qu’ils collaient encore des affiches. Nous sommes allés les voir pour leur dire que c’était illégal», s’est-il justifié. Il aurait également déposé une main courante et a affirmé que le parti se réservait «le droit […] de porter plainte contre ce collage d’affiche illégal».
«Le vrai visage de l’extrême droite»
«Depuis quelque temps nous assistons à une détérioration du climat politique et à une multiplication des agressions, verbales et physiques, de la part d’activistes d’extrême droite, s’est ému la Fédération départementale du PCF, dans un communiqué. Une nouvelle fois, un militant du Rassemblement national montre le vrai visage de l’extrême droite», est-il ajouté.
Sur les réseaux sociaux, les réactions indignées de politiques de (presque) tous les camps se multiplient. «Profonde émotion suite à l’agression de notre camarade Marie-Chantal Guzman […] Après l’épisode papacito, certains au RN ont décidé de passer à l’action», a réagi Jeremy Bacchi, sénateur PCF des Bouches-du-Rhône. «La violence d’extrême droite déniée et par là même encouragée se lâche sans retenue. Pensées amicales pour Marie-Chantal Guzman», a écrit Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise et candidat à l’élection présidentielle de 2022. Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, a assuré à la candidate son «soutien total». «La justice doit passer», a-t-il insisté.
A droite, Renaud Muselier, président LR sortant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azu et candidat à sa réélection a témoigné sa «solidarité totale» avec Marie-Chantal Guzman, rappelant que «la violence n’a jamais sa place dans la vie politique».
En revanche, côté RN, c’est silence radio ce samedi après-midi. Contactée, la section des Alpes-Maritimes du Rassemblement national ne souhaite pas s’exprimer (mais demande à Libération de faire une enquête sur «le scandale absolu des candidats PCF qui collent des affiches à 2 heures du matin à la veille d’une élection», ndlr).
Quant aux dirigeants du parti d’extrême droite, pourtant si prompte à réagir habituellement, n’ont toujours publié aucun message sur les réseaux sociaux. Marine Le Pen et sa clique sont peut-être un peu gênés par cet énième «dérapage» de la part d’un de leurs candidats.