Fatima, écrit et réalisé par Philippe Faucon
sortie le mercredi 7 octobre 2015, actuellement en salle à l’Utopia Toulouse et Tournefeuille (jusqu’en novembre)
avec : Soria Zeroual (Fatima), Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche, Chawki Amari, Mehdi Senoussi
Scénario librement inspiré des ouvrages de Fatima Elayoubi : Prière à la lune, et Enfin je peux marcher seule
Synopsie
Séparée, Fatima voue sa vie à élever ses deux filles de son mieux. Au contraire de celles-ci, elle maîtrise mal le français. Son aînée qui entre en FAC de médecine la respecte et s’efforce de ne pas la décevoir consacrant toute son énergie à ses études. La cadette Souad, 15 ans, traverse une période de révolte et se montre souvent odieuse avec sa mère.
Fatima accumule les heures de ménage, partant le matin avant le lever du jour et rentrant la nuit tombée, pour un salaire bien maigre. Exténuée, elle chute dans un escalier. En arrêt de travail, elle couche sur papier ses espoirs et frustrations…
“ (…) l’enjeu dramatique de ce mélo social débarrassé de tout pathos, où la gravité n’exclut pas l’humour : euphorisantes scènes de drague entre ados, où Philippe Faucon rappelle qu’il est l’un des cinéastes les plus doués pour saisir la fougue et les indécisions de la jeunesse. Du beau visage las de Soria Zeroual, superbe interprète de Fatima, émanent une délicatesse, une humanité qui illuminent le film. Philippe Faucon a rarement filmé ses personnages avec une telle douceur. Une telle admiration…” — Samuel Douhaire, Télérama
Soria Zeroual et Zita Hanrot
Soria Zeroual force l’admiration tant dans ce personnage de femme de ménage emblématique, pourtant ignorée et dévaluée dans les représentations de notre société, que dans son interprétation si juste de Fatima. Remarquable pour un premier rôle. Sa proximité avec cette Fatima – Philippe Faucon n’apprît qu’après coup, que Soria était elle-aussi femme de ménage – n’explique pas tout ; à aucun moment, elle n’apparaît comme une figure de documentaire, elle habite son rôle, lui donne sens.
Fatima est comme le pendant lumineux de son précédent film “Désintégration” montrant trois jeunes issus de l’immigration qui, rejetant le discours parental décrédibilisé, sont happés par l’islamisme. C’est d’ailleurs durant la réalisation de ce film où les personnages féminins, et notamment celui de la mère, apparaissent en second plan, que le projet du film Fatima s’est imposé à Philippe Faucon.
“Fatima” sort les immigrés ou jeunes issus de l’immigration des caricatures si répandues et nous en propose des portraits, qui sans être angéliques, appellent le respect ou nous touchent de leur humanité.
Alain
