Schengen: Carte des contrôles aux frontières (de + en +, murs et barbelés)

Schengen : la carte des contrôles aux frontières nationales

18.01.20160

Depuis les attentats du 13 novembre à Paris, la France a rétabli les contrôles d’identité sur l’ensemble de ses frontières nationales, suspendant pour une durée indéterminée la libre circulation à l’intérieur même de l’espace Schengen. Peu de temps auparavant, plusieurs pays avaient instauré de telles mesures pour tenter de freiner l’arrivée de migrants. Visualisez sur notre carte les frontières qui font aujourd’hui l’objet de ces contrôles.

Le 13 novembre 2015, la France a temporairement rétabli les contrôles d’identité à ses frontières. Initialement prise pour sécuriser la conférence Paris Climat 2015 (30 novembre – 11 décembre), la mesure a été renforcée le lendemain des attentats de Paris pour tenter d’endiguer la menace terroriste.

Elle vient s’ajouter aux nombreuses mesures similaires prises ces derniers temps par des pays membres de l’espace Schengen pour tenter de freiner l’arrivée de migrants, pour la plupart des demandeurs d’asile syriens.

 

Survolez la carte (sur mobile : touchez la carte) puis cliquez sur un point pour en savoir plus

Une mesure prévue par les accords de Schengen

Comme le stipulent les accords de Schengen, les 26 Etats membres de l’espace de libre circulation européen ont la possibilité de rétablir temporairement des contrôles à leurs frontières nationales en cas de menaces pour l’ordre public ou la sécurité. La durée de ces contrôles peut varier de 30 jours à 6 mois, voire 2 ans en cas de défaillance d’un Etat à contrôler ses frontières extérieures. 

Contrairement à ce qui est parfois écrit ou dit, cette décision ne constitue ni une « fermeture des frontières » (le passage est toujours autorisé pour les personnes prouvant leur identité), ni même une « suspension des accords de Schengen » (cette mesure d’exception est bien permise par la convention de Schengen sous certaines conditions). Il s’agit plutôt d’une suspension de la libre circulation effectuée dans le cadre des accords de Schengen.

Plusieurs pays y ont déjà eu recours, notamment lors de l’organisation d’événements importants sur leur territoire (Euro 2012 en Pologne, sommet de Copenhague sur le climat en 2009…), pour prévenir une menace terroriste (Norvège en juillet 2014) ou encore pour bloquer l’arrivée de migrants (frontière franco-italienne en 2011).

Les contrôles en pratique

Concrètement, les contrôles ne peuvent être bien sûr réalisés sur l’intégralité du tracé des frontières. Certains accès sont contrôlés 24h sur 24 au niveau des postes frontières, tandis que d’autres ne font l’objet que de contrôles aléatoires, parfois dans un périmètre proche du poste, sur la route, à bord des trains internationaux, dans les ports ou les aéroports.

L’objectif est de vérifier l’identité des personnes qui franchissent la frontière. Chaque personne contrôlée doit ainsi présenter à la police des frontières un document permettant de justifier son identité lors du contrôle. Sur les axes routiers, les papiers et l’intérieur du véhicule font également l’objet de vérifications.

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EN IMAGES. Des murs, contre les migrants, partout en Europe, y compris en France (L’Express) Extraits

  • Par Catherine Gouëset, publié le 28/10/2015 à 20:50 , mis à jour à 20:54

  • Face à l’arrivée de centaines de milliers de migrants et de réfugiés, plusieurs pays européens ont entrepris de dresser des barrières pour fermer l’accès de leur territoire.

    L’Europe parsemée de clôtures. L’Autriche a annoncé la construction une barrière le long de sa frontière avec la Slovénie, pour stopper l’afflux de migrants. Avant Vienne, plusieurs autres capitales européennes ont décidé de remettre en place de nouveaux rideaux de fer, 25 ans après la chute des murs qui séparaient l’Est et l’Ouest de l’Europe.  

    Pour les spécialistes des migrations, fermer les frontières ne résout aucunement la question des migrations: « Les stratégies de contournement se multiplient », expliquait il y a peu Catherine de Wenden à L’Express. « Chaque fois qu’on ferme une porte, une autre s’ouvre. C’est sans fin ». « Les migrants ont réinventé la route de l’ex-Yougoslavie, de la Turquie à la Serbie via la Grèce et la Macédoine, complétait-elle. A Ceuta et Melilla [enclaves espagnoles au Maroc], la pression a certes baissé, mais les passages se font désormais ailleurs, à la frontière maroco-algérienne, ou au départ de la Tunisie et de la Libye . »  

Frontière entre Bulgarie et Turquie

Frontière entre Bulgarie et Turquie

Plusieurs pays des Balkans et d’Europe centrale ont érigés des murs pour tenter de stopper l’arrivée de candidats à l’asile en Europe.

Reuters/Stoyan Nenov

L’Espagne, pionnière

L’Espagne a quant à elle érigé une clôture de 6 mètres de haut, truffée de capteurs et de caméras dans ses enclaves en terre africaine de Ceuta et Melilla. Une première séparation de 3 mètres de haut avait été construite en 2003, rehaussée en 2005 après la mort d’une quinzaine de personnes lors d’une tentative pour la franchir. 

Mur entre Mélilla (Espagne) et le Maroc

Mur entre Mélilla (Espagne) et le Maroc

Reuters/Vassilis Ververidis/Motion Team

La Grèce a érigé une barrière dès 2012, en Thrace, pour empêcher les migrants d’entrer depuis la Turquie. D’une longueur de 12,5 km, la portion de frontière terrestre entre les deux pays. Il s’agissait alors de faire cesser le flux de migrants en provenance principalement d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh. Si cette frontière a bien mis fin au passage des candidats à l’asile, ceux-ci ont alors pris la voie maritime pour gagner l’Europe, un temps au départ de la Sicile en direction de l’Italie, puis à nouveau vers la Grèce, via les îles de la mer Egée.  

La Bulgarie

A son tour, la Bulgarie a installé une barrière de 3 mètres de haut, en 2013, d’abord sur une trentaine de kilomètres. La séparation devrait être prolongée sur 58 kilomètres de plus, d’ici 2016.

La Frontière qui sépare la Bulgarie de la Turquie. le 17 juillet 2014. 

Reuters/Stoyan Nenov

La Macédoine, devenue à son tour une voie d’accès vers le nord de l’Europe, envisage à son tour la construction d’une clôture. 

Arrivée de migrants en Macédoine près de Gevgelija en provenance de Grèce, le 1er septembre 2015. 

Reuters/Ognen Teofilovski

La Hongrie

fermeture de la frontière entre Hongrie et Croatie, le 17 octobre 2015. 

Reuters/Antonio Bronic

L’un des principaux pays de transit des migrants et réfugiés, ces derniers mois, la Hongrie a, dans un premier temps, fermé l’accès à son territoire sur 175 km, le long de sa frontière avec la Serbie. Mais les candidats au passage se sont alors reportés sur la Croatie. La Hongrie a alors entrepris d’ériger des murs de barbelés sur deux sections de 38 et 78 km. Le reste de la frontière avec la Croatie, longue de quelque 350 km, est matérialisée par la Drave, une rivière dont de larges parties sont jugées infranchissables.  

Budapest s’est félicité, il y a une dizaine de jours d’avoir mis fin à l’arrivée de migrants sur son territoire. Mais c’est la Croatie qui s’est alors à son tour retrouvée confrontée à la gestion de cette crise. Zagreb a redirigé les migrants arrivant sur son territoire vers la Slovénie. Depuis que la Hongrie a initié le mouvement de fermeture des frontières l’itinéraire s’est déplacé vers ce petit pays où près de 90 000 migrants ont transité depuis le 17 octobre. 

Trnovec, à la frontière entre Croatie et Slovénie, le 19 octobre 2015. 

Reuters/Srdjan Zivulovic

Des barbelés en France… pour le compte du Royaume-Uni

La France aussi a un moment fermé sa frontière avec l’Italie àVintimille sans pour autant y construire un mur. Des murs grillagés entourent en revanche sur 3 km la rocade qui mène au port de Calais. « Il s’agit d’une double clôture, l’une de 4 mètres de haut, l’autre de 2-3 mètres, surmontée d’une rampe d’accès incurvée qui permet d’éviter de s’agripper, un fil barbelé concertina. Entre les deux, un espace de détection infrarouge », décrit La voix du Nord. Un peu plus loin, les voix d’accès au tunnel sous la Manche sont, elles aussi, parées de barbelés. Après les intrusions de migrants au cours de l’été, 29 km de clôtures haute sécurité d’une hauteur, là aussi, de 4 mètres viendront s’ajouter aux 10 km existants qui seront renforcés.  

Des migrants dans la « Jungle de Calais », devant la barrière installée pour fermer l’accès au terminal ferry.

Reuters/Regis Duvignau

 

Travaux le long de la clôture du terminal Eurotunnel à Coquelles, près de Calais, le 20 octobre 2015.

Reuters/Pascal Rossignol

Alors que se multiplient les barrières en Europe, L’Allemagne, qui s’attend à accueillir cette année entre 800.000 et un million de demandeurs d’asile, a regretté cette tendance. L’érection « de barrières ou de murs » n’est pas la solution a protesté le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière en apprenant les projets de l’Autriche, après ses autres voisins plus au sud, de construire elle aussi un nouveau mur.  

 

 

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