Résultats des municipales 2020 : le Rassemblement national confirme sa position dans ses bastions et espère remporter Perpignan
Le parti de Marine Le Pen voit la plupart de ses maires sortants réélus dimanche dès le premier tour, notamment à Fréjus, Hénin-Beaumont et Beaucaire.
Le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, et la présidente du Rassemblement national, le 29 février 2020, lors d’une réunion publique à Lens (Pas-de-Calais). (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)
Le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, et la présidente du Rassemblement national, le 29 février 2020, lors d’une réunion publique à Lens (Pas-de-Calais). (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)
franceinfo, Mis à jour le 16/03/2020 | 08:54
publié le 16/03/2020 | 00:03
Des bastions solidement tenus, une conquête de taille possible à Perpignan… Tout s’est passé comme prévu pour le Rassemblement national, dimanche 15 mars, lors de ce premier tour des élections municipales, pourtant largement perturbé par l’épidémie de coronavirus. Le parti de Marine Le Pen, qui s’est peu investie dans cette campagne, peut se réjouir : sans forcer, il signe des scores très élevés dans la plupart des dix villes qu’il détient depuis 2014.
Les maires sortants RN sont ainsi réélus dès le premier tour dans au moins six de ces communes : David Rachline à Fréjus (50,6%), Steeve Briois à Hénin-Beaumont (74,21%), Joris Hébrard au Pontet (57,2%), Julien Sanchez à Beaucaire (59,5%), Franck Briffaut à Villers-Cotterêts (53,46%) et Philippe de Beauregard à Camaret-sur-Aigues* (70,22%).
Louis Aliot en tête à Perpignan
Pari perdu en revanche à Calais, où le RN fondait il y a encore quelques mois beaucoup d’espoirs. Malgré la venue de Marine Le Pen quatre jours avant le scrutin, et la présence sur la liste de sa sœur Marie-Caroline, la candidature de Marc de Fleurian n’a recueilli que 17,91% des voix, loin derrière la maire LR sortante Natacha Bouchart (50,24%), réélue dès le premier tour. Echec également à Denain (Nord), où Sébastien Chenu est battu (30,68%) face à la maire sortante PS Anne-Lise Dufour-Tonini, également réélue (57,1%).
Mais le gros coup du RN pourrait venir de Perpignan, où Louis Aliot vire largement en tête au premier tour avec 35,65% des voix. La capitale catalane pourrait devenir la première ville de plus de 100 000 habitants à tomber dans l’escarcelle du RN.
Toutefois, en raison de l’épidémie de Covid-19, l’organisation de ce second tour est suspendue à une décision du gouvernement. Louis Aliot lui-même a dit « ne pas envisager » ce second tour compte tenu de la situation sanitaire. « Je demande que l’on entérine le résultat du premier tour et puis nous aurons le temps, dans quelques semaines, quelques mois, de refaire ce second tour », a-t-il déclaré.
Estimant que le second tour n’aurait « manifestement pas lieu », Marine Le Pen a quant à elle demandé de « considérer comme acquises » les élections des candidats élus dès le premier tour et de « reporter » les autres scrutins.
Des candidats « plus aguerris » qu’en 2014
Le résultat global de ce premier tour reste plutôt honorable pour un parti auquel les élections municipales ne réussissent généralement pas, faute de troupes en nombre suffisant pour constituer les listes. Cette année, le RN n’a d’ailleurs investi que 400 candidats environ, contre 600 en 2014, concentrant ses forces sur ses zones de prédilection : les Hauts-de-France, le Grand Est et l’arc méditerranéen.
« Le casting de 2020 est différent de 2014″, explique à franceinfo Gilles Pennelle, directeur de campagne du RN pour les élections municipales. « On a misé sur la qualité de nos candidats plutôt que sur leur nombre », assure-t-il, « avec des cadres plus aguerris ». Une stratégie qui vise notamment à ne pas revivre les défections en cascade auxquelles le parti a été confronté durant la mandature : en six ans, près de 30% des 1 600 conseillers municipaux élus en 2014 ont démissionné, et d’autres ont renoncé à se représenter en 2020.
Avec ces nouveaux profils, le RN espère en fait capitaliser pour les scrutins à venir. « Ces élections municipales, nous les envisageons comme un tout avec les élections départementales et les élections régionales » de 2021, déclarait Marine Le Pen en janvier. « Pour le RN, le vrai enjeu, ce sont les élections régionales, décrypte le politologue Bruno Cautrès, du Cevipof. S’ils arrivent à décrocher une ou deux régions en 2021, cela peut catapulter Marine Le Pen pour la présidentielle. »
* Camaret-sur-Aigues, mais quel est donc ce charmant village français où il est déconseillé d’y passer ses vacances, surtout si on est bronzés,ou d’apparence pauvres, ou je ne sais encore. Mais de quoi ont-ils peur ? Sinon du bruit que fait le vent en s’engouffrant dans les rues vides du village encombré de silence.
Camaret-sur-Aygues est une commune française, située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le nom officiel de la commune, défini par le Code officiel géographique de l’INSEE, est Camaret-sur-Aygues.
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Superficie: 17,53 km²
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Population: 4 543 (2017) Maire: Philippe de Beauregard
Wikipédia
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Municipales 2020 : face au Rassemblement national, la stratégie du front républicain ne fait pas consensus
Alors que le RN peut encore conquérir des villes le 28 juin, notamment Perpignan, la stratégie pour contrer l’extrême droite s’est décidée au niveau local. Parfois, les listes se sont rassemblées mais le barrage s’est aussi souvent fissuré.
Par Lucie Soullier, Gilles Rof et Laurie Moniez Publié le 20 juin 2020 à 03h14 – Mis à jour le 20 juin 2020, Le Monde
Ce n’est pas nous qui prenons le risque, ce sont les électeurs, il ne faut pas tout inverser ! » Le secrétaire fédéral du Parti communiste français (PCF) dans le Pas-de-Calais, Hervé Poly, refuse de voir son parti tenu responsable de l’échec du front républicain à Marles-les-Mines. Dans la ville de 5 000 habitants, la candidate du PCF (14,5 %) s’est maintenue face à un ancien du Parti socialiste (PS, 39 %) dans une triangulaire ouvrant d’autant plus la voie au Rassemblement national (RN, 32 %) que l’extrême droite a, elle, fusionné avec la liste arrivée quatrième (14 %).
Même agacement à l’autre bout de la France. Dans le Tarn-et-Garonne, à Moissac. Là-bas, le front républicain a pourtant tenu. Maryse Baulu a finalement retiré sa liste divers droite sous la pression générale, et après avoir échoué à fusionner avec une autre liste. Le second tour opposera donc l’extrême droite (47 %) à une liste divers gauche (23 %). Arrivée troisième du premier tour avec 13 % des voix, Maryse Baulu a pourtant bien du mal à cacher son amertume après un retrait « compliqué ». « Quand vous ne vous retirez pas, vous devenez coupable de la victoire du RN. Mais ce n’est quand même pas de ma faute s’ils ont fait 47 % au premier tour », gronde l’adjointe du maire sortant Les Républicains (LR) Jean-Michel Henryot.
Pas de consignes visibles
Malgré le vent populiste, il n’y aura pas de vague bleu marine dans les communes en 2020. Le parti lepéniste a certes conservé – et souvent consolidé – la plupart de ses mairies dès le premier tour, mais il a surtout vu ses scores reculer par rapport à 2014, faisant craindre au parti une baisse drastique du nombre de ses conseillers municipaux et l’aggravation de sa lacune majeure : son manque d’implantation territoriale.
Quelques rares batailles de second tour pourraient toutefois amener l’extrême droite au pouvoir dans des villes jamais conquises comme Perpignan, Moissac (Tarn-et-Garonne), Marles-les-Mines (Pas-de-Calais)… Avec la crise du Covid-19 et parce que l’ex-FN est apparu moins en conquête qu’en 2014, le débat sur la position à adopter en cas de triangulaire s’est joué à l’échelon communal, sans consignes visibles des états-majors des partis. Retrait ou fusion, appel à voter ou non… Dans cet entre-deux-tours sont apparus autant de fronts républicains que de situations locales.
Dans certaines communes, les leçons du passé ont été retenues et le front républicain endormi il y a six ans s’est réveillé. A Mantes-la-Ville (Yvelines), le lepéniste Cyril Nauth s’était installé à la mairie à la faveur des divisions de la gauche et d’une quadrangulaire en 2014. Six ans plus tard, le maire sortant RN pourrait bien être balayé par une liste soutenue par La République en marche (LRM), après le retrait des deux candidats de gauche.
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Marseille
Un sondage Ifop-Fiducial pour « La Provence », CNews et Sur Radio publié le 17 juin montre que Marseille pourrait repasser à gauche pour la première fois depuis 1995. Michèle Rubirola, à la tête d’une liste issue d’un rassemblement de la gauche et des écologistes, obtiendrait 36 % des intentions de vote au second tour. Elle devancerait ainsi Martine Vassal, candidate des Républicains, qui rassemblerait 29 % des intentions de vote. Cette dernière est pénalisée par la candidature dissidente de Bruno Gilles qui serait crédité de 6 % des intentions de vote. Si le RN pourrait rassembler plus d’un électeur sur cinq (22 %), Stéphane Ravier ne semble pas en situation de l’emporter, à l’exception possible de sa mairie de secteur.
Ces résultats doivent « inciter à une certaine prudence », prévient l’institut de sondage. Cette enquête « est un résultat global agrégeant les résultats observés dans chaque secteur de la ville de Marseille à partir de l’offre réelle et l’abstention record (67,2 %) observée le 15 mars laisse toutes leurs chances aux différents candidats pour ce second tour », note-t-il.
>> Si le graphique ne s’affiche pas, cliquez ici . Retrouvez ici tous les résultats de ce sondage .
La gauche en capacité de reprendre Marseille
(extrait article tiré des Échos du 17 juin 2020)
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