Progression des extrêmes droites en UE

Carte : la progression des extrêmes droites en Europe

Après les élections législatives en Italie, retour sur la montée de la vague protéiforme de mouvements d’extrême droite sur le Vieux Continent.

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Mathilde Damgé

 

Présence d’un candidat d’extrême droite au second tour des élections présidentielles autrichienne et française, montée du parti d’extrême droite allemand AfD au Bundestag…, l’avancée de mouvements d’extrême droite se confirme en Europe.

 

Dimanche 4 mars, la Ligue de Matteo Salvini est passée devant Forza Italia en nombre de sièges aux élections législatives en Italie. L’extrême droite participe en Autriche, en Finlande et en Bulgarie à un gouvernement de coalition, et même dans les cas slovaque…, avec un parti de gauche.

La carte ci-dessous dresse un état des lieux des forces d’extrême droite au dernier scrutin en date dans chacun des vingt-huit pays membres de l’Union européenne. Les noms et les scores des partis apparaissent au survol de la carte ; des éléments de contexte apparaissent en cliquant sur chaque pays.

(Lien pour voir la carte en bas de l’article)

Les extrêmes droites les plus puissantes en Autriche et en Italie

Les deux pays sont talonnés par la Hongrie et la Slovaquie. Deux pays européens n’ont aucun mouvement d’extrême droite notable dans le jeu politique : le Luxembourg et l’Irlande.

Un contexte indispensable puisque le dernier scrutin reflète le suffrage populaire à un moment donné mais que, dans certains cas, ce chiffre peut être biaisé par une participation très faible, comme dans le cas des dernières élections législatives en France, où le résultat du Front national à cette seule élection donnerait une idée fausse du poids du parti et de ses idées sur une période plus longue.

Plusieurs visages, une obsession sécuritaire

Souverainiste, populiste, eurosceptique ou même europhobe, parfois ouvertement raciste et xénophobe, l’extrême droite en Europe a plusieurs visages. Son principal moteur, dans les dernières années, a été la crise migratoire et la lutte contre l’Islam, sauf en Espagne, où les mouvements d’extrême droite ont regagné en visibilité à la faveur de la crise catalane en militant pour l’unité du pays.

La multiplication des conflits dans le monde et l’arrivée de milliers de migrants dans différents pays européens a eu pour effet collatéral l’intensification d’un sentiment anti-immigration, sur lequel surfent les groupes d’extrême droite : Malte, qui n’avait pas jusqu’à récemment de mouvement d’extrême droite notable a vu apparaître en 2016 le Mouvement patriotique maltais.

A Chypre, c’est une montée en puissance du Front populaire national (ELAM), qui s’inspire du mouvement ultraviolent grec Aube dorée : mardi 6 mars, cinq jeunes néonazis ont été arrêtés à Athènes par les services antiterroristes, accusés d’attaques contre des locaux de migrants et de gauche.

Cette obsession sécuritaire (fermeture des frontières, contrôle des étrangers…) et le repli identitaire sont aussi partagés par des partis de droite « dure », au pouvoir en Belgique, en Hongrie et en Pologne, dont les gouvernements se font aussi le relais de sentiments europhobes ou, à tout le moins, eurosceptiques. L’Alliance néoflamande (NVA), qui a réussi à damner le pion aux « purs » du Vlaams Belang, a ainsi rejoint au Parlement le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), un ralliement inédit dénoncé par Karel De Gucht, le commissaire au commerce européen.

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