Mort suspecte à Marseille

Emeutes urbaines : l’IGPN saisie après une mort suspecte en marge des violences à Marseille

Le parquet juge « probable » que le décès d’un homme qui circulait à scooter, dans la nuit du 1er au 2 juillet, ait été provoqué « par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type Flash-Ball ». Une information judiciaire pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme » a été ouverte.

Par (Marseille, correspondant), le 5/07/2023

Personne ne veut faire un lien entre les émeutes et la mort d’un homme de 27 ans, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juillet, à Marseille. Mais c’est bien l’inspection générale de la police nationale (IGPN) que le parquet de Marseille a saisie après avoir ouvert une information judiciaire pour « coups mortels avec usage ou menace d’une arme ». L’information, révélée mardi 4 juillet par le quotidien La Marseillaise et confirmée par France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur, est sensible. Elle pourrait enflammer à nouveau une ville qui, durant trois nuits, à partir du jeudi 29 juin, a vécu des émeutes d’une ampleur inédite, avec la dégradation ou le pillage de plusieurs centaines de commerces.

Dans sa communication, le parquet de Marseille affiche une grande prudence. Mais juge « probable » que le décès de cet homme qui circulait de nuit sur un scooter ait été provoqué « par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type Flash-Ball ». Ce traumatisme ayant entraîné un arrêt cardiaque. Le lieu où a été prise en charge la victime n’a pas été révélé par les services de la procureure qui précisent toutefois que « des événements de type émeutes et pillages se déroulaient cette nuit-là dans le secteur ». Le parquet assure qu’il n’est pas en mesure « de déterminer si la victime y avait participé ou même si elle avait pu circuler » dans une zone où se déroulaient ses violences.

Samedi 1er juillet, comme de nombreuses autres villes en France, le centre-ville de Marseille était en état de siège, sillonné par des groupes de jeunes gens, dont de nombreux mineurs, harcelant les forces de l’ordre et s’organisant pour piller des boutiques ou des débits de tabac. Plusieurs attaques contre des galeries marchandes ou des concessions automobiles ont également eu lieu dans d’autres quartiers plus excentrés.

Blindés et hélicoptères

Ce soir-là, la préfecture de police avait considérablement renforcé son dispositif, qui, la veille, s’était montré inefficace pour empêcher la mise à sac de plusieurs dizaines de commerces. Des unités de CRS avaient été disposées sur les cours Belsunce et Saint-Louis (1er arrondissement) pour interdire l’accès aux principales rues commerçantes.

Deux véhicules blindés et deux hélicoptères de la gendarmerie étaient également mobilisés, de même que des effectifs du RAID et du GIGN. Des commerçants avaient également recruté des équipes de vigiles pour assurer la protection de leurs lieux. Certains de ces agents de sécurité arboraient, eux aussi, des armes de défense de type « gomm cogne ».

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Malgré la révélation de ce décès suspect et de l’ouverture d’une enquête, la nuit de mardi à mercredi a été calme à Marseille.