Marine Le Pen se veut ferme sur l’insécurité : « Dans deux mois, les voyous auront un gouvernement pour les combattre »
La candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle s’est rendue mardi à Brest, une ville marquée par des incidents ces derniers jours.
Publié hier à 18h16, mis à jour hier à 18h54 ; Lecture 2 min.
Marine Le Pen à son arrivée au commissariat de Brest (Finistère), mardi 1er février 2022. AGNES DHERBEYS/MYOP POUR « LE MONDE »
En déplacement à Brest, mardi 1er février, la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a exposé ses propositions sur l’insécurité et les violences urbaines, tout en critiquant lourdement le bilan des différents gouvernements sur ce sujet.
Cette visite a lieu une semaine après des incidents survenus dans la ville du Finistère. Un tramway avait notamment été visé par des tirs de mortiers d’artifice dans le quartier Saint-Pierre et un bus a aussi été pris pour cible à Bellevue, où est installé l’un des sites de l’université de Bretagne occidentale. Les transports ont alors été suspendus pendant plusieurs jours, avant de reprendre mardi 1er février.
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Fustigeant « quarante ans de laxisme » en matière de sécurité, elle a promis de mettre « un terme au désordre de la loi du plus fort, au harcèlement quotidien des honnêtes gens et au règne de la terreur des mafias de la drogue, dont les crimes n’ont d’égal que l’idéologie islamisante à laquelle ils sont si souvent associés ». « Dans deux mois, les voyous auront un gouvernement pour les combattre », a déclaré la candidate du RN lors d’une conférence de presse, après avoir visité le commissariat de la ville, sous les cris d’une quinzaine de manifestants opposés à sa venue.
7 000 postes de policiers et gendarmes en plus
Dans ses propositions, elle a redit vouloir augmenter le budget de la sécurité et de la justice à hauteur de 7,7 milliards d’euros en cinq ans, pour créer 7 000 postes de policiers et gendarmes, et doubler le nombre de magistrats, qui sont actuellement au nombre de 9 000. La candidate d’extrême droite entend aussi porter le nombre de places dans les prisons à 85 000, contre 60 000 actuellement, rétablir les peines planchers, et installer un centre éducatif fermé dans chaque département. Mme Le Pen veut aussi étendre la déchéance de la nationalité « au-delà du terrorisme » à d’autres actes criminels (trafics de drogue, crimes sexuels, etc.).
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Durant ce déplacement, elle a estimé que le « vrai bilan » d’Emmanuel Macron était « une insécurité hors de contrôle », et ironisé sur le « Karchër » que la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, a « ressorti du magasin de farces et attrapes », alors que l’ancien président Nicolas Sarkozy avait supprimé 12 500 postes de gendarmes et de policiers lors de son quinquennat.
Elle s’en est également prise à son concurrent d’extrême droite, Eric Zemmour, en critiquant la mesure de « défense excusable » que son rival veut pouvoir invoquer sans qu’il y ait de « proportionnalité » avec la menace, un « concept très américain, très anglo-saxon, peut-être issu du Far West », a tonné Mme Le Pen. Cette dernière veut, elle, « améliorer la légitime défense » mais de manière « proportionnée », pour « qu’on ne tombe pas dans le règlement de compte ou la vengeance ».
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