Loi sur les Séparatismes au Sénat

Comme en écho à l’article précédent, LREM qui prétendait se situer au centre, avec pour caution pour son versant social, quelques rebuts du PS, pousse à droite avec la Loi de Sécurité Globale, et continue dans ce chemin démagogique jouant sur les peurs et les clivages qu’elle cherche à créer et à instituer, avec cette loi sur Les prétendus Séparatismes qui dans son contenu, remet en cause des acquis fondamentaux de la République, et entre dans un dirigisme inquiétant dans le regard que l’Etat sera en droit de porter sur l’orientation et le fonctionnement des associations, de même qu’au niveau des politiques  menées par les collectivités locales.  

Sans le dire, ce texte de loi avait pour volonté de s’en prendre aux musulmans et à cette frange très marginale qui tend à la radicalisation religieuse.  Il cherche également à masquer la démission de la République vis à vis des populations toutes origines confondues, plongés depuis des décennies dans l’oubli et la pauvreté.   A Rangueil, comme ailleurs dans les quartiers, les Maisons de Quartiers, les MJC, les mairies de quartier, ou des maisons du planning familial quand il y en a, sont devenus des coquilles vides faute de moyens et de personnels suffisants pour mener des projets ambitieux.

Même le rapport Borlo, qui n’avait rien de révolutionnaire est passé à la trappe.  A la place, on y met un machin sécuritaire et dangereux en animant des peurs et des clivages qui sont loin d’avoir une expression sur le terrain.   Le gouvernement ne fait que poursuivre le désengagement de l’Etat, appliquer les vieilles recettes du capitalisme, en faisant reposer le résultat sur les populations qui en subissent les rigueurs.

Résultat prévisible: La porte est grande ouverte à l’Extrême droite et à ses idées, et forcément on manquera bientôt de policiers.    J’ai lu dans une étude il y a quelques années dans une revue de sciences sociales « Esprits », que pour un poste d’éducateur supprimé, il fallait trois policiers…   mais ça coûte beaucoup moins cher en imagination, et surtout ça participe à la responsabilisation et à la conscientisation des citoyen-nes de ces quartiers quelle que soit leur couleur de peau, leur religion supposé, sachant que beaucoup sont athées, et toutes et tous restent attachés aux valeurs des Lumières, n’en déplaise à Zemmour, à CNews qui l’emploie, ou à Finkielkraut qui dans sa matinales du samedi sur France Culture répète régulièrement que « ces gens-là font vraiment peu d’efforts pour s’intégrer, ils ne francisent même pas leur nom et prénoms ».   Quand ils rapportent une coupe du Monde de Football fric, ou une médaille Olympique, on peut leur pardonner.   Quand ils enchainent des CDD dans le BTP, dans des sociétés de nettoyage qui les exploitent, ou dans les livraisons à domicile tout azimut, on peut les supporter…

Cette nouvelle loi sur le Séparatisme, c’est un coup de dé politique jeté sur la misère, les présidentielles approchent, et avec elles l’heure des bilans.   Quand il va falloir parler Transition Ecologique, Egalité, diminution de la pauvreté… un texte sur les Séparatismes peut éviter qu’on en parle.  

Enfin, les auteurs de ce texte, et celles et ceux qui l’ont défendu à l’Assemblée, sont à 10 000 lieux de la réalité  de ce qui se vit dans les quartiers, et vivent dans un fantasme qu’ils propagent pour des finalités politiques peu ragoutantes.   MLP pourra y trouver le brouillon de ses prochains discours….

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Parlement

Loi séparatisme : adoption définitive d’un texte controversé

Le Parlement a mis un point final ce vendredi au projet de loi controversé de lutte contre le séparatisme, adopté définitivement via un ultime vote de l’Assemblée et vivement critiqué par la gauche comme la droite.

Sécurité - Loi de Sécurité Globale dernier passage à l-assemblée Libé 24 mai 2021

Porté par le ministre Gérald Darmanin, le texte contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne ou encore le contrôle des associations. Pour ses détracteurs, la loi s’attaque par petites touches aux équilibres de la loi de 1905, aux libertés de culte, d’association et d’enseignement. (Albert Facelly/Libération)

par LIBERATION et AFP

publié le 23 juillet 2021 à 19h50

Sept mois d’allers retours entre le Palais-Bourbon et le Sénat et autant de temps de polémiques. Le Parlement a mis un point final vendredi au projet de loi controversé de lutte contre le séparatisme, adopté définitivement via un ultime vote de l’Assemblée et vivement critiqué par la gauche comme la droite. Le texte «Respect des principes de la République», présenté comme un remède à «l’OPA islamiste», a été validé par les députés par 49 voix pour, 19 contre et 5 abstentions.

Dans un baroud d’honneur, Jean-Luc Mélenchon a défendu en vain une dernière motion de rejet préalable contre une «loi antirépublicaine» à «vocation antimusulmane» selon lui. Mais le texte est «de portée générale» et «ne traite pas des rapports avec une seule religion», a assuré le président de la commission spéciale François de Rugy (LREM).

 

Porté par le ministre Gérald Darmanin, il contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, la protection des fonctionnaires et des enseignants, l’encadrement de l’instruction en famille, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité, la polygamie ou les mariages forcés.

 

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Les députés LFI, PCF, PS et LR ont voté contre, pour des raisons différentes. Les socialistes notamment y voient un «rendez-vous manqué avec la République» et une marque de «défiance à l’égard des associations», quand la droite le résume à «une addition de mesurettes» sans «ambition» pour «faire reculer les islamistes».

Droite et gauche s’accordent cependant sur les risques pour la liberté d’association, qui motivent des recours respectifs auprès du Conseil constitutionnel. Seuls les trois groupes du bloc majoritaire, LREM et ses partenaires Modem et Agir, se sont prononcés pour. Isabelle Florennes (MoDem) a toutefois exprimé «quelques bémols», déplorant l’absence finale de mesures sur la neutralité au sein des bureaux de vote ou dans les universités.

 

Le RN s’est abstenu, comme les élus du groupe Libertés et territoires et également deux «marcheuses» de l’aile gauche, Sonia Krimi et Sandrine Mörch. Cette adoption est intervenue après celle jeudi du projet de loi «prévention d’actes de terrorisme et renseignement», qui prévoit la pérennisation dans le droit commun de dispositifs issus de l’état d’urgence expérimentés depuis 2017 via la loi «sécurité intérieure et lutte contre le terrorisme» (Silt). Pour le gouvernement, les deux textes régaliens s’articulent comme une double lame face à la «menace». Des nouvelles «lois liberticides» qui participent à «l’emballement sécuritaire», dénoncent avec force les défenseurs des libertés publiques.

«Emballement sécuritaire»

Au Palais-Bourbon, la majorité a recentré un texte fortement droitisé par le Sénat avec des mesures contre le port du voile ou renforçant la «neutralité» à l’université. Les sénateurs avaient également assoupli les règles de l’instruction à domicile. L’ultime échange à la Haute Assemblée dominée par l’opposition de droite s’est soldé mardi par l’adoption d’une motion de rejet des rapporteures Jacqueline Eustache-Brinio (LR) et Dominique Vérien (centriste), par 205 voix contre 115.

 

Les rapporteures ont regretté que «la majorité des députés n’entende pas trouver avec le Sénat le moyen de progresser sur les sujets graves que sont la neutralité de l’Etat, la laïcité et le vivre ensemble». Rapporteur général du projet de la loi à l’Assemblée, Florent Boudié (LREM) avait lui dénoncé «l’obsession pathologique» des sénateurs sur la question sensible du voile.

Le projet de loi s’attaque par petites touches aux équilibres de la loi de 1905, aux libertés de culte, d’association et d’enseignement. Société civile, associations, certains cultes : les mécontentements se sont multipliés sans jamais s’agréger. Et les aléas de la crise sanitaire ont relégué au second plan les débats. Pour son adoption définitive, retardée de 24 heures en raison du nouveau projet de loi sanitaire, le texte est encore éclipsé par le pass sanitaire et l’explosion de contaminations liées au variant Delta. Le texte a cependant fait l’objet de vives attaques de la part de certains dirigeants et mouvements islamistes à travers le monde, en particulier la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, provoquant au milieu d’autres frictions géopolitiques des mois de tensions entre Paris et Ankara.

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