Le Front national et la Ligue du Nord italienne sont tombés d’accord vendredi 24 janvier pour figurer ensemble dans un futur groupe au Parlement à Strasbourg après les européennes de mai, si les deux partis parviennent avec leurs alliés à en créer un. Pour parvenir à constituer un groupe politique, il leur faudra 25 eurodéputés de sept nationalités différentes.
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L’accord a été conclu entre la présidente du FN, Marine Le Pen, et le nouveau patron du parti autonomiste italien de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, lors d’une rencontre à Strasbourg mercredi 15 janvier. « Il a été conclu que la Lega Nord [la Ligue du Nord] sera la bienvenue dans notre futur groupe politique avec d’autres députés euroréalistes, eurosceptiques italiens », a déclaré Ludovic de Danne, conseiller aux affaires européennes de Mme Le Pen.
L’UN DES OBJECTIFS COMMUNS : « SORTIR DE LA ZONE EURO »
Le parti de Marine Le Pen aimerait rallier d’autres éventuels futurs eurodéputés italiens ayant appartenu à l’ancienne formation de Silvio Berlusconi, le Peuple de la liberté ou appartenant au petit parti Fratelli d’Italia. Lorenzo Fontana, chef de la délégation de la Ligue du Nord au Parlement européen, a confirmé cet accord tout en tenant à préciser qu‘« il n’y a pour l’instant rien d’officiel, rien d’écrit puisque on ne peut pas créer de groupe commun avant les élections ».
Pour lui, ce rapprochement est basé sur plusieurs objectifs communs : « Sortir de l’euro, en finir avec cette Europe de la bureaucratie par exemple, et mener des politiques différentes sur l’immigration clandestine. » Lors de son accession à la tête de la ligue mi-décembre, Matteo Salvini avait qualifié la monnaie unique européenne de « crime contre l’humanité » et avait appelé à l’indépendance de l’Italie du Nord. Il est actuellement membre du Groupe Europe libertés démocratie au sein du Parlement européen, avec le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni.
« Nous sommes déjà en pourparlers avec le FPÖ (Autriche) […], avec les Démocrates suédois et le parti flamand, le Vlaams Belang », a précisé M. Fontana. Lors d’une conférence de presse consacrée aux sujets internationaux mercredi, Marine Le Pen avait précisé que ce groupe de discussion avait aussi des contacts avec l’ancien président lituanien Rolandas Paksas, destitué en 2004 pour violation de la Constitution. Elle avait ajouté « regarder la situation italienne » et « attendre des clarifications à la suite de l’implosion du mouvement de M. Berlusconi ».
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