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Paris: manifestation en mémoire de Clément Méric, icône antifasciste tué il y a 4 ans
Cinq cent personnes, selon la préfecture de police, ont défilé samedi à Paris « contre tous les racismes et l’extrême droite » en mémoire de Clément Méric tué il y a quatre ans lors d’une bagarre avec des skinheads, et devenu une icône pour les mouvements antifascistes.
Aux cris de « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos » et « On n’oublie pas, on pardonne pas », le cortège, parti de la place de la République, a rejoint le quartier Gambetta avant de se disperser sans incidents peu après 19H00.
Massés derrière une banderole rouge appelant à combattre « tous les racismes d’extrême droite », les manifestants, des jeunes en grande majorité, ont bravé la pluie dans une ambiance parfois festive, avec allumage de fumigènes, parfois plus grave ou recueillie.
La mort, le 5 juin 2013 à Paris, de Clément Méric, étudiant à Sciences Po de 18 ans, avait causé une forte émotion, conduisant le gouvernement à dissoudre un groupuscule d’extrême droite. Quatre skinheads ont été renvoyés devant la cour d’assises dans cette affaire.
Les antifascistes manifestant depuis chaque année à l’appel du « Comité pour Clément », créé après sa mort pour ne pas que son histoire soit oubliée, et de groupes d’extrême gauche.
Pour le quatrième anniversaire de sa mort, la manifestation avait été précédée samedi par une après-midi de rencontres et débats place de la République à Paris.
« Il est important pour nous que les néo-nazis soient reconnus comme les agresseurs », a affirmé à la foule avant le départ de la manifestation une membre du comité, prénommée Agathe, ajoutant que le comité menait campagne pour que justice soit faite dans cette affaire et nourrir « la lutte antifasciste et antiraciste » en France.
« Clément était un militant antifasciste donc il luttait contre toutes les oppressions », a-t-elle ensuite expliqué à l’AFP, indiquant qu’au delà de l’antifascisme, le comité voulait « continuer à faire vivre des combats plus larges ».
Au fil de la manifestation samedi, les slogans antifascistes ont vite été rejoints par des slogans contre les violences policières, avec des références aux affaires Adama Traoré et Théo (« Tout le monde déteste la police », « Pas de justice, pas de paix »), anticapitalistes et pour l’accueil des migrants.
Avant la dispersion, les organisateurs ont appelé à poursuivre les mobilisations, notamment contre le projet gouvernemental de réforme du code du travail par ordonnance, avec des manifestations « partout en France » le 19 juin.
En juin 2016, un millier de personnes avaient défilé dans le nord-est de Paris en mémoire de Clément Méric, avec quelques échauffourées avec la police en fin de manifestation.
Pour éviter un tel scénario, le « Comité pour Clément » avait appelé cette année à défiler sans incident pour que la manifestation puisse « aller à son terme dignement ».
Clément Méric était mort après que des skins et des « antifas » s’étaient croisés par hasard dans le quartier Saint-Lazare. Après des invectives, une brève bagarre était survenue dans la rue, laissant à terre l’étudiant, qui se remettait d’une leucémie.