Migrants en Allemagne: les idées de ces étudiants pour aider les réfugiés
Rédaction du HuffPost
Publication: 02/08/2015 08h30
MIGRANTS – Face à la crise des migrants qui bouleverse l’Europe, nos confrères du HuffPost allemand se sont penchés sur les initiatives prises par des étudiants pour venir en aide aux réfugiés. Ils ont ainsi publié deux articles qui rendent comptes de cette préoccupation outre-Rhin. Le point sur les différentes idées et initiatives qui ont été imaginées ou mises en place.
Ces étudiants qui viennent en aide aux réfugiés
« Il y a des universités en Afrique !? ». Certaines questions font naître chez Merle Becker et MelusineMIGRANTS – Face à la crise des migrants qui bouleverse l’Europe, nos confrères du HuffPost allemand se sont penchés Reimers des doutes sur l’humanité. Mais ces étudiantes de Francfort sont parfois confrontées à ce genre de réactions inconsciemment racistes, lorsqu’elles présentent leur organisation Academic Experience Worldwide (AEW).
Mettre en contact des étudiants résidant en Allemagne avec des étudiants et universitaires du monde entier: c’est sur cette idée que les deux amies ont lancé le projet AEW il y a un an et demi. Particularité: les étudiants et universitaires en question sont des réfugiés.
Un camarade venu de Damas
« Nous ne sommes pas une association caritative », souligne Merle Becker. Elles envisagent plutôt Academic Experience Worldwide comme une plateforme d’échange sur une base égalitaire. Les étudiants et universitaires étrangers, qui demandent l’asile ou l’ont déjà obtenu, pourraient donc entrer en relation avec la communauté scientifique d’Allemagne et, à terme, trouver un emploi qui correspond à leurs qualifications.
Des jeunes gens comme Tim Schwarz ou Rênas Ottman tirent parti du concept. Tim Schwarz est étudiant en deuxième semestre d’économie, et Rênas Ottman a déjà sa licence en poche. A 19 ans, Tim Schwarz est encore en recherche de conseils sur l’orientation à prendre pour sa carrière et sur le plan scientifique. Bientôt trentenaire, Rênas Ottman a déjà accumulé plusieurs années d’expérience professionnelle en tant que comptable. Il a étudié l’administration des entreprises à Alep et à Damas, en Syrie, son pays natal.
Les étudiantes Merle Becker et Melusine Reimers (crédit: DPA)
À la base, Rênas voulait faire un master. « Et puis la guerre est arrivée », raconte-t-il. Il vit depuis deux ans en Allemagne. C’est sur AEW qu’il s’est retrouvé en tandem avec Tim. Désormais, ils se retrouvent régulièrement, pour discuter de leurs spécialités ou simplement pour faire quelque chose ensemble. « Ce qui me plaît, c’est que ce n’est pas de l’aide à sens unique », affirme Tim.
D’autres universités veulent suivre
Rênas Ottmann explique que le projet AEW lui permet de trouver des opportunités, de la compagnie et des amis. Cerise sur le gâteau, il a pu obtenir un contact avec l’université par ce biais. Le Syrien espère pouvoir faire son master et recommencer à travailler.
20 tandems du même type se sont déjà formés, avancent Merle et Melusine, les fondatrices. Et d’autres universités ont déjà manifesté un intérêt pour le concept. AEW propose aussi des cours d’allemand et milite pour la reconnaissance des diplômes étrangers. Une thérapeute bénévole offre également un suivi pour ceux qui souffrent de traumatismes.
Autre pilier important, le séminaire, au sein duquel les étudiants allemands et les universitaires internationaux discutent et donnent des conférences. Les réfugiés –parmi lesquels des titulaires de doctorats et de masters– peuvent ainsi y trouver de la reconnaissance. Les initiatrices du projet veulent aussi mettre à mal le cliché sur les « réfugiés pauvres et sans instruction ». Elles organisent des ateliers et tiennent des conférences dans des écoles et des associations.
Ces étudiants ne résolvent-ils qu’un problème de riches ?
Pour sa part, l’université se montre ouverte à l’intégration des réfugiés. On vérifie simplement si un statut d’invité pourrait être créé à leur intention, a indiqué la nouvelle présidente Brigitta Wolff au quotidien Frankfurter Rundschau. Il s’agit là d’un ou deux semestres. Et pas nécessairement d’étudiants qui ont terminé leurs études.
L’approche d’AEW n’est pas sans susciter de controverses, ce dont les fondatrices ont bien conscience. Avec cette aide apportée aux réfugiés, les deux jeunes femmes sont dans une position difficile. Elles s’occuperaient d’un problème de riches, crie leurs détracteurs. À côté de ça, des réfugiés manquent de tout dans tant d’endroits. Alors que par endroits certains n’ont pas de logement décent, on pourrait vite relativiser les autres problèmes.
Mais c’est justement là qu’un racisme inconscient se manifesterait à nouveau, pense Melusine Reimers: « Les revendications que nous avons en Allemagne sur l’éducation ne sont soudain plus valables pour les réfugiés ». De fait, la critique ne fait que conforter les bénévoles d’AEW. « De toute façon, les retours que nous font les participants sont tout à fait positifs », dit Merle Becker.
Quand des étudiants aident les réfugiés à trouver du travail
Pour les réfugiés, la recherche d’un emploi en Allemagne est souvent un processus long et frustrant. Philipp Kühn et David Jacob, deux étudiants berlinois en design de communication, ont mis en place la première bourse de formation et de travail pour les réfugiés en recherche d’emploi. Avec ce système, ils veulent soutenir les réfugiés dans la recherche d’emploi et sensibiliser les entreprises au fort potentiel des demandeurs d’asile.
Les deux fondateurs ont créé la bourse de travail « workeer » dans le cadre du projet de fin d’études qu’ils doivent présenter en licence. Ce n’est encore qu’un prototype. La demande d’emplois est calculable. Mais en plus des emplois à durée déterminée ou indéterminée, la plate-forme doit proposer des stages rémunérés ou non rémunérés.
L’objectif de la bourse de travail est affiché clairement sur le site internet: « Une meilleure intégration des réfugiés sur le marché du travail est un progrès pour l’ensemble de la société. » Avec un emploi stable, les réfugiés peuvent s’assumer financièrement. « De plus, l’intégration des réfugiés a finalement un impact positif sur le climat social et ne doit donc pas être négligée. »
En Allemagne, les demandeurs d’asile n’ont en principe pas le droit d’exercer une activité professionnelle dans les trois premiers mois. Même après ces trois mois, ils ont peu de chance de trouver un travail, étant donné que les citoyens allemands et européens sont souvent considérés comme des « travailleurs privilégiés » sur le plan juridique. Ces restrictions ne sont levées qu’après quinze mois de résidence en Allemagne. Le projet de ces étudiants pourrait contribuer à réduire certains obstacles qui empêchent les réfugiés d’être financièrement indépendants.
Cet article, publié à l’origine sur le HuffPost Allemagne, a été traduit de l’allemand par Mathieu Bouquet.
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L’article ci-dessus datant d’août 2015, après le réveillon à Cologne, la volonté d’allemands de ne plus accueillir de migrants, et les résultats électoraux de dimanche dernier où la l’AfD a marqué une progression, expliquée par le problème migratoire, il m’a semblé justifié de savoir ce qu’il en était de cette expérience lancée par des étudiants.
L’Academic Experience Worldlife est toujours en activité! Ci-dessous, un petit article de leur journal Face book posté à minuit trois aujourd’hui:
Academic Experience Worldwide e. V. (traduction reverso, peu convaincante)
Ici, à 00:03 ·
Le 08 mars nous étions au rapport du service fédéral pour la migration et les réfugiés – D. Weise de chef BAMF trop pour le sujet le management de réfugié, l’intégration et le marché du travail à l’université de Goethe de Francfort. Sur la réception succédant des « femmes avec le format » nous avions l’occasion de nouer des contacts et de diriger les conversations intéressantes.
Et la version originale:
Am 08. März waren wir beim Vortrag des Bundesamt für Migration und Flüchtlinge – BAMF-Chefs Dr. Weise zu zum Thema Flüchtlingsmanagement, Integration und Arbeitsmarkt an der Goethe-Universität Frankfurt. Auf dem anschließenden Empfang von « Frauen mit Format » hatten wir die Gelegenheit, Kontakte zu knüpfen und interessante Gespräche zu führen.
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The 8th of March, the leader of the BAMF spoke at Frankfurt University. Afterwards we had the opportunity to present aeWorldwide at a reception and talk to many interesting people.