Bénito Mussolini, portrait

À retrouver toute la semaine dans l’émission de France Culture à 9h00 (voir podcast ou programme du 19 au 24 juillet) ou en suivant les liens indiqués ci-dessous

GRANDE TRAVERSÉE : BENITO MUSSOLINI, UN PORTRAIT par Simonetta Greggio

3. Benito Mussolini, le renégat

Après la Marche sur Rome en octobre 1922, Mussolini est nommé Président du Conseil par le roi Victor Emmanuel III. Il met en place une « dictature légale », aidé par ses squadre fascistes.

Mussolini et la marche sur Rome
Mussolini et la marche sur Rome (en fait, il a fait le trajet en avion, et durant tout le tps de la marche, il négociait avec le roi Emmanuel II la formation d’un gouvernement d’où il écartera les fascistes les + turbulents qui auraient lui faire d’ombre)*

Pour écouter cette épisode, suivre le lien : https://www.franceculture.fr/emissions/benito-mussolini-un-portrait/3-benito-mussolini-le-renegat

Ce troisième épisode est particulièrement intéressant à suivre. Il montre comment s’est construit politiquement Mussolini, en homme opportuniste, sans programme réel, qu’un discours creux, que l’on peut retrouver chez Trump, chez Poutine et bien d’autres qui se prennent pour des visionnaires. Tout au long de cette émission, des liens, des permanences sont mis en exergue entre le Mussolini et son fascisme, et les leaders d’extrême droite ou fasciste de notre temps.

Dans bien des domaines, Mussolini est un précurseur : le culte de l’image et l’utilisation qu’il en fait dans la propagande par des moyens modernes, l’utilisation des masses, et l’art du discours qui grâce au microphone, permet de toucher des milliers de personnes alors qu’avant les meilleurs locuteurs se faisaient entendre d’une centaine de personnes.

Et sur bien des aspects, Mussolini est loin d’être l’homme monolithique inculte tel qu’on l’aime souvent à le présenter. Il est d’un odieux cynisme quand il affirme à la veuve du député Giacomo Mattéoti qu’il mettra tous les moyens de l’État pour retrouver son mari et punir de manière exemplaire les auteurs de son enlèvement, alors qu’il sait très bien que le député a été massacré de coups de couteaux. Et s’il ne semble pas avoir pris part à la décision, il n’a rien fait pour s’y opposer alors que c’était en son pouvoir.

 

A écouter également le 1re épisode qui retrace les derniers jours de Mussolini et de son entourage : https://www.franceculture.fr/emissions/benito-mussolini-un-portrait/1-le-duce-est-mort-vive-le-duce

« Ce premier épisode de la Grande Traversée sera consacré à la mort de Benito Mussolini, dit le Duce. Qui fut l’homme, derrière le dictateur ? Quels ont été sa trajectoire, ses ambitions, son rapport au pouvoir, à sa famille, à l’Italie ? »

Sur le site de France culture, des images dures avec Mussolini et tous ses proches pendus par les pieds et présentés comme des carcasses d’animaux de boucherie, à Milan, haut lieu de la Résistance.  Quelques mois plus tôt, il était accueilli par une foule enthousiaste…

 

En 1922, Mussolini est élu pour la première fois au Parlement dans les Blocs Nationaux. Le programme de San Sepolcro est rédigé le jour de la fondation du mouvement des Faisceaux italiens de combat. 

 

Le vrai Mussolini, celui des origines, est un homme qui n’a aucune conviction ; non seulement il n’a pas de principes moraux, mais il n’a même pas de principes politiques, pas d’idéaux, car ceux qu’il diffuse sont de la propagande. Il n’a aucune idée et aucune loyauté. Il est prêt à trahir tout le monde, et il le fait, en commençant par se trahir lui-même. (Antonio Scurati) 

Mussolini crée un homme nouveau fasciste : c’est l’âge du microphone, qui permet une nouvelle théâtralité du corps et de la voix. La mise en scène du dictateur exploite le mythe de la virilité, de la masculinité, du guerrier magnétique et charismatique. Comme l’explique Marie-Anne Matard-Bonucci, « il faut créer un idéal d’Italien fasciste, avec des vertus héritées de la culture de guerre, de la Première Guerre mondiale, c’est-dire guerrier, viril (…)« . 

Mussolini le tribun

Le sport crée du consensus, non seulement autour de l’activité sportive mais aussi autour du régime. (Patrizia Dogliani) 

Mussolini fait du ski
Mussolini, l’homme sportif au ski, torse nu, une force de la nature, tel que devait apparaître le nouvel Italien, l’ homme nouveau, un homme fort et violent, quant aux femmes…  *

Il est certain que le moment de l’assassinat brutal de Giacomo Matteotti et la dévastation que les assassins font de son corps est un moment de vérité pour le pays, pour l’Italie enfin appelée à se prononcer sur le fascisme, c’est-à-dire sur le choix de préférer le fascisme malgré tous ses maux à une alternative politique – le choix, en quelque sorte, d’accepter le fascisme comme un moindre mal. (Antonio Scurati) 

Mussolini - homme sprotif natation

Bénito et la natation, (plus tard, il y eût Maö, et plus près de nous, Poutine)

À partir de 1925, c’est le tournant de la rigueur. La dictature se renforce avec l’adoption des lois fascistissimes, marquées par une restriction des libertés, la mise en place d’un système répressif, et la création de l’OVRA (Organisation de Vigilance et de Répression de l’Antifascisme, elle opère même à l’étranger et n’hésite pas supprimer des opposants à Paris ou d’autres capitales où ils ont pu se réfugier). Le réseau d’espionnage particulièrement performant empêche toute forme d’opposition, en veillant à ce qu’aucun parti ne puisse se reconstruire, notamment le parti communiste. Les opposants politiques potentiellement dangereux pour le régime sont envoyés en confinement sur une île ou loin de chez eux.

mussolini l-homme des masses et des discours

Mussolini, le tribun qui domine les foules peu après sa prise de pouvoir*

Les opposants au fascisme sont surveillés, l’élite du régime est espionnée par l’OVRA, Bocchini, le chef de la police, devient l’homme le plus puissant du pays après Mussolini. (Mauro Canali) 

Mussolini portrait l'homme fort plein d-orgueil

        Mussolini, le tribun, l’homme dur qui se maitrise, culte du surhomme*

Une série documentaire de Simonetta Greggio, réalisée par Julie Beressi. 

Avec les comédiens Gianfranco Poddighe, qui incarne Benito MussoliniFrédéric BocquetRomain Lemire et Sonia Masson.

 

* Les images reproduites sur cette page ne sont celles présentes sur le site de l’émission de France Culture dont le format ne m’a pas permis la reproduction.  La plupart des images présentées sont de guetty-images, je suis le responsable des légendes ou commentaires qui les accompagnent.  Ac