Au néolithique, déjà des grandes migrations

CARBONE 14, LE MAGAZINE DE L’ARCHÉOLOGIE par Vincent Charpentier

31 MIN

40 ans de découvertes néolithiques en France,

Ou quand le passé rencontre le présent…

**************
Que de siècles parcourus pour en être toujours au même point

 

Mauvaise nouvelle pour Bastion social, et les groupuscules néofascistes qui l’alimentent. Wauquiez devra changer de stratégie com., les communicants de Disney Chanel pourront peut-être apporter un peu de sérieux à son message. Macron et son caporal Collomb (méfions-nous ; des petits grades mènent parfois à des grandes destinées, un caporal est devenu premier Consul, puis Empereur, l’autre auquel tout le monde pense tellement il a sa marque dans le siècle précédent n’était que soldat deuxième classe), ces deux-là qui conseillés par des sondeurs en opinions détestables, devraient regarder dans le rétroviseur de l’histoire. Au néolithique, la paisible et endormie Gaule, toujours installée dans le paléolithique et ses chasseurs-collecteurs, Gaule qui ne trouva une réalité qu’un ou deux milliers d’années plus tard, et son nom bien plus tard par la plume de Pline l’ancien et le neveu, a subi, pour son plus grand bonheur, des vagues d’immigration tant par les plaines du nord (déjà il y en a qui on fait le coup de passer par les Ardennes), tant par le sud et sud-est par des populations venues du moyen-orient devenu aride et peu accueillant. Tout ce monde-là s’est plus ou moins mélangé, plus ou moins tapé sur la tronche, parfois se sont carrément massacrés (écouter aussi émission du dimanche 24 juin), et se sont même sucés l’os et la moelle… Et voilà, l’histoire avança, et à chaque époque, on la raconte comme ça nous arrange. Finkielkraut a vu dans le catholicisme une religion progressiste par opposition à l’islam par essence rétrograde, misogyne et antisémite, oubliant dans le même temps les flambées organisées par le si pieux Tomas de Torquamada où le juif était rôti le dimanche sur le parvis de l’église avant messe pour donner du cœur à la croyance et à la providence. Dans le même temps, un peu plus bas, dans cet Espagne du XVème siècle, dans ce qui restait sous le joug islamique, les juifs payaient impôts pour avoir le droit de prier dans leur synagogue, certains emplois leur étaient interdits, d’autres réservés (les métiers du sexe). Et oui, cet islam pratiquait la discrimination raciale… Entre finir rôtis et payer l’impôt, beaucoup ont préféré la seconde solution, ont pris le bateau avec ces antisémites de musulmans, et participé à grossir le flux migratoire vers le nord du Maroc qui vït tout ce monde-là, musulmans ou pas, débarquer sur ses côtes et pousser jusqu’à Fez. Les premiers arrivants furent accueillis avec compassion, pas les suivants… Les uns étaient des réfugiés victimes de ces barbares de catholiques qui font rôtir les juifs, hommes, femmes et enfants, en place publique comme de vulgaires volailles que l’on se réserve pour les geulotennades dominicales. Les suivants, les ans passant, étaient vus…. comme des migrants gênants!, de ceux qui vous prennent le pain de la bouche, et bien pire, dénoncent les abus et la corruption du pouvoir en place qui s’engraisse sur le peuple comme le pou sur son âne bâté.

 Quand on veut utiliser l’histoire, il faut faire très attention, car elle peut vous jouer de très mauvais tours.

 Sarkozy avait convoqué Guy Moquet, plus récemment il y en a du gouvernement qui a brandi Jaurès, au nom de la paix, et du progrès…. Le progrès… Parmi la foule de celles et ceux qui subissent ces lois de régressions sociales qui pas à pas nous ramènent vers le XIXème siècle et ses creusets d’inégalité où des uns, pauvres par naissance, étaient pour en baver, alors que les autres, minoritaires, riches de pères en fils à marier ou fille en dote, étaient pour jouir du travail à demeure et sans compter, de la majorité, parmi tous ceux-là, ces cancres, ils y en a qui pourraient convoquer l’intransigeant Robespierre au nom de l’égalité. Allez messieurs Macron, Gattaz, messieurs les pisse-copies experts en économie – un chien est toujours reconnaissant avec son maître, il sait qui le nourrit ! – oui vous tous, et vos enfants sortis de l’école pour dire aux autres qui n’ont pas pu les suivre qu’ils sont des loosers, oui, dites, criez, “Egalité ! ”, criez-le encore plus fort à chaque fois que vous rendrez ce qu’une de vos lois vous a permis d’obtenir sous prétexte de démocratie. La privatisation de la santé dès demain, de l’école à venir, la fac s’est en partie fait. Répétez égalité autant de fois qu’il le faudra, sans quoi un Robespierre vous fera passer ce mot que vous haïssez tant, par la gorge. Et il serait dommage d’en arriver là, le malheur des uns fait pas forcément le bonheur des autres, le chaos ne bénéficie qu’aux plus forts de l’instant, comme nos chasseurs-collecteurs du paléolithique pouvaient surprendre les agriculteurs du néo, ou l’inverse selon le chemin pris. Des milliers d’années d’histoire, être capable de marcher sur la Lune, envoyer un jeu de légos hight teck sur Mars, pour en arriver là !?, pour chasser le migrant Porte de la Chapelle, pour le refouler en mer, et pire en criant aux pauvres dont vous avez spolié le présent et l’avenir, que vous avez dépouillé de dignité, traitant presque d’imbéciles ceux que les premiers de cordées doivent se tirer depuis les nimbes de leur sommet !, en désignant à tous celles et ceux-là ces boucs émissaires tout désignés : pas content de ne pas être blancs, ils sont musulmans, et on sait bien que l’islam n’a pas vocation à promouvoir le droit des femmes, écoutez les sirènes de droite et vous saurez ce qu’on leur reproche ensuite.    Parce qu’ils n’ont pas les couilles de dire qu’en fait, comme à nous, on leur reproche d’être pauvres ! Qu’ils ont besoin pour les uns de se cacher derrière des théories économiques qui les font marrer près de leur machine à thé équitable du Xinziang tellement elles ne tiennent pas la route, et les autres, suant dans leur nœud de cravate par de beaux après-midis ensoleillés dans des recoins de bibliothèque à monter de toutes pièces des théories du choc de civilisation. Ceux du néolithique ou les véloces chasseurs-collecteurs du paléolithique étaient beaucoup plus écologiques que vous, et surtout moins bavards, ils ont l’excuse du petit enfant qui découvre les choses du monde. Mais pas vous ! Rappelez-vous ce mot : égalité ! Le mot n’est pas mort. Il y en a un ou une qui va le convoquer, et va vous l’appliquer au ras du col. Brice Tinturrier, grand prêcheur du libéralisme économique devant l’éternel, le grand capital, ou Dominique Seux, la voix de son maître, tous deux en des styles si différents, parfois primesautier pour annoncer un train de réformes qui va en mettre des milliers sur le carreau, via cette Radio LRMEDEF, ont beau s’échiner à longueur d’ondes ou de rames de papier glacé : égalité des droits, des chances, pour beaucoup ça a encore du sens ! Qui mangera l’autre ? Le plus affamé ! Et je doute que ça soit vous… Ni moi, ni ceux que vous stipendiez dans vos papiers matinaux qui sentent le moisi, le renfermé, trente ans à sortir la même salade de son frigo, trente ans que dis-je !? Un demi siècle. Oui, ça commence à sortir mauvais, malgré tout le parfum que vous y mette, malgré tout votre art, la mayonnaise a tourné, y a qu’à voir vos faces de brochets à nœuds papillons, l’œil est terne, le regard sans conviction, la nageoire gominée, comme disait un de vos confrères expert en gourmandises qui a rejoint le grand repos. Adressez-vous aux transhumanistes, c’est plus adapté, car là, on arrive au terme des solutions esthétiques classiques.

Et oui, la nouvelle est tombée du fond des âges, les orientaux du néolithique sont venus apporter de l’air frais dans ce qui deviendra, bien plus tard, la Gaule, où l’expression ”les sucer jusqu’à l’os” prenait un tout autre sens, quoique…

AC

 ******************

 

Départ immédiat pour le néolithique en écoutant l’émission, prenez votre billet : ici

 

Le grand congrès mondial de préhistoire, l’UISPP, vient de se tenir à Paris. Après Mexico, Burgos, Lisbonne ou Mayence, la France, n’avait jamais reçu ce grand événement depuis 42 ans. L’occasion de faire le point sur plus de quarante années de recherche sur ce thème !

fosse_124_en_coures_de_demontage_philippe_lefranc_inrap_3

Victimes de la fureur guerrière néolithique site d’Achenheim Alsace • Crédits : Philippe Lefranc INRAP

 

Nous le savons, vers 5800 avant notre ère, des émigrés arrivent, deux vagues conquièrent ainsi notre territoire, l’un au sud, l’autre via les grandes plaines du nord, toutefois ces deux expansions ne partagent pas tout à fait des mécanismes de colonisations comparables. Pour autant, qu’en est-il des sociétés de chasseurs-collecteurs qui sont antérieures à ces sociétés agro-pastorales ?

haches_vendeuil_detourees_paitier

haches de Jadéite•Crédits :Hervé Paitier, Inrap

En 1976, la protohistoire française, très régionalisée, était une « belle endormie », depuis plus de 40 ans découvertes et avancées se sont succédées transformant profondément ainsi la discipline. Les approches ont ainsi été totalement renouvelées au travers de nouvelles problématiques: l’émergence des inégalités, de chefferies ou de « démocraties primitives », la naissance de la violence de masse (avant même le néolithique et l’émergence de l’homme agriculteur et un certain mode de propriété privée), comme l’introduction de la géoarchéologie et des relations Hommes-Climat…offrant une nouvelle vison de cette protohistoire ancienne française, « la France d’avant la France »

BIBLIOGRAPHIE

La protohistoire de la France, Jean Guilaine et Dominique Garcia Hermann, 2018

INTERVENANTS

  • Jean Guilaine, professeur au Collège de France, membre de l’Institut